La prépa permet des réorientations réussies
Cette page contient des témoignages de réorientation en Fac après une classe prépa. Des ancien(ne)s étudiant(e)s de classe préparatoire BCPST ou TB vous racontent leurs parcours, leurs souvenirs de classe préparatoire et les enjeux de leur métier.
Cette page sera enrichie périodiquement. Revenez pour lire de nouveaux parcours 🙂
- La prépa permet des réorientations réussies
- B. K., cursus ingénieur à l'UTC de Compiègne, chercheur en neurosciences chez Medtronic
- A.C., Licence SVT à l'Université Picardie Jules Verne puis Master d'éthologie – comportement animal et humain à l'Université Rennes 1
- A.Z., Ingénieur cadre chez Corteva Agrisciences – chargé du suivi d'essais biologiques en champs.
- J. A., Sorbonne Université, parcours Sciences de la Vie écologie-évolution
B. K., cursus ingénieur à l’UTC de Compiègne, chercheur en neurosciences chez Medtronic
De la prépa à un master
Sorti de prépa en 2012 (après une 5/2), j’ai intégré l’UTC (Compiègne) sur dossier en génie biologique, branche biomédical. J’ai pu réaliser un master en parallèle de mon cursus ingénieur (bioingénierie et biomécanique). Ce master est plus tourné vers la recherche académique.
Thèse puis chercheur en neurosciences
J’ai ensuite réalisé une thèse (2015-2018) en Neurosciences/Neuro-imagerie à l’Institut de la Vision (Paris).
L’objectif était simple : utiliser une nouvelle technique d’imagerie fonctionnelle par ultrasons (proche de l’IRMf) afin d’étudier le système visuel cérébral du rat et du primate non-humain. J’avais donc de nombreux objectifs. Concevoir un banc expérimental fonctionnel et adapté à mes expériences. Concevoir des protocoles expérimentaux (selon la bibliographie). Entraîner les animaux à une tâche comportementale. Réaliser les chirurgies nécessaires. Faire l’acquisition de données et analyser les données (sous Matlab par exemple). Pour clôturer cette thèse, j’ai dû rédiger 2 articles scientifiques.
Au-delà de mon projet de thèse, j’ai pu m’impliquer sur d’autres projets. Par exemple les essais précliniques d’implants rétiniens chez le singe.
J’ai eu aussi avoir des responsabilités plus administratives en tant que représentant des doctorants.
Ainsi, j’ai organisé des évènements de rencontres jeunes chercheurs – chercheurs titulaires par exemple. De plus, j’étais membre de la section bien-être animal et du comité d’éthique en expérimentation animal.
Après ma thèse j’ai poursuivi mes recherches sur le cortex visuel à l’Institut de Neurosciences de la Timone (Marseille). Mon travail quotidien reste similaire à celui exercé en thèse. Mais la thématique est plus fondamentale et mon sujet d’expertise plus ciblé. J’utilise des techniques d’acquisitions déjà reconnues par la communauté scientifique. J’ai conçu un banc expérimental pour l’entraînement (quotidien) de singes à une tâche comportementale. Je réalise les acquisitions de données (activité du cortex visuel). L’idée est de comprendre les interactions entre les neurones du cortex à l’échelle mésoscopique selon les stimulations visuelles présentées.
Pour faire simple, en moyenne je passe 30% de mes journées à travailler avec les animaux (acquisitions de données incluses). 30% à concevoir mes protocoles expérimentaux (bibliographie incluse ; il faut savoir et aimer coder). 30% à analyser les données (il faut savoir et aimer coder !). Et 10% de tâches diverses (rédactions d’articles, membre de certains comité et groupes de travail etc.).
De la recherche fondamentale à la recherche appliquée
Je suis actuellement (oct. 2021) en reconversion importante. Je pourrai mieux discuter plus tard (ingénieur d’application en neuromodulation chez Medtronic, société internationale de technologies médicales). Ce virage dans ma carrière est important et a été conditionné par différents de facteurs de vie. Je ne regrette pas mes 6 ans passés dans la recherche académique. Mais je suis heureux de découvrir ce nouveau monde de l’entreprise qui s’ouvre à moi et qui reste dans le domaine du biomédical.
A.C., Licence SVT à l’Université Picardie Jules Verne puis Master d’éthologie – comportement animal et humain à l’Université Rennes 1
Après un an en BCPST, j’ai voulu partir sur une double licence Biologie/Psychologie. Mais pour des soucis techniques, cela n’était pas possible (fac trop éloignées l’une de l’autre). J’ai donc choisi la biologie directement en 2e année par équivalence puis j’ai obtenu ma licence.
J’ai ensuite choisi d’intégrer un master d’éthologie, celui de Rennes pionnier dans l’enseignement de l’éthologie. Ce qui m’intéressait c’était de “comprendre les animaux” et l’éthologie me semblait être ce qui correspondait le plus à mes attentes. Le sujet principal de ce master est l’éthologie et tout ce qui gravite autour, psychologie, écologie, statistiques, etc. Nous avons travaillé avec divers animaux : cailles, rats, blattes, cochons d’inde, chevaux, mangabeys à collier (Singes) ce qui est vraiment passionnant, car il y en a pour tous les goûts.
J’ai terminé mon Master 2 en juin 2019 après un stage à l’ENVA où j’ai travaillé sur les performances des chiens de recherche d’odeurs en application à la recherche du cancer du sein par odorologie canine. Après avoir pris du temps pour moi cet été, je m’oriente actuellement vers un service civique. Cela va me laisser le temps de trouver le métier de mes rêves. Je compte monter mon entreprise (comportementaliste félin / médiation par l’animal).
L’intérêt selon vous d’être passé par une classe préparatoire :
La classe préparatoire m’a permis de définir un projet professionnel qui me correspondait. En effet, je me suis beaucoup remise en question pendant cette année-là. J’y ai appris mes points forts mais aussi mes limites.
Cela m’a également appris à travailler vite et bien, à aller à l’essentiel et à intégrer de nombreuses notions en très peu de temps.
Que souhaiteriez-vous passer comme message clé aux étudiants de ATS Bio / BCPST / TB et qui pourrait leur être bénéfique ?
Pour avoir fait la première année de prépa BCPST, j’aimerais vous dire que même si la prépa n’est finalement pas faite pour vous, ne baissez pas les bras, ne vous découragez pas, vous n’êtes pas nuls ou mauvais élève. Il faut avancer et trouver sa voie tout comme j’ai trouvé la mienne.
On apprend beaucoup en prépa sur les matières enseignées. Mais on apprend aussi sur soi et les autres et ce ne sera jamais du temps perdu que d’y être passé que ce soit 1, 2 ou 3 ans.
A.Z., Ingénieur cadre chez Corteva Agrisciences – chargé du suivi d’essais biologiques en champs.
A la suite de mes deux années en BCPST, je n’ai pas été admissible au sein d’une école d’ingénieur agronome. J’ai choisi d’intégrer l’université d’Orsay en Licence 3 de Biologie des Organismes et Écologie ainsi qu’en parallèle d’un magistère de Biologie.
Les cours portant sur la Biodiversité des êtres vivants, la botanique, la génétique des populations ou encore la biomoléculaire. Ces cours été accompagnés de TP utilisant les techniques de pointes en génétique et biologie moléculaire. J’ai réalisé des stages en laboratoire de recherche en biologie végétale qui m’ont passionnés. En poursuivant en master, je me suis spécialisé en biologie végétale et plus précisément dans les interactions plantes – micro-organismes.
J’ai aussi pu effectuer un Erasmus d’un an à Munich qui m’a permis de découvrir un système éducatif différent. Grâce au magistère, j’ai pu découvrir le monde de l’entreprise notamment dans le domaine de l’agriculture.
Actuellement, je rédige un dossier biologique en vue de l’obtention d’une autorisation de mise sur le marché pour un produit fongicide pour Corteva Agrisciences.
L’intérêt selon vous d’être passé par une classe préparatoire :
La classe préparatoire m’a permis d’apprendre à organiser mon travail et aussi à gérer mon stress notamment à l’oral. Elle m’a permis aussi d’acquérir des connaissances dans des matières variées qui me sont encore utiles actuellement pour certaines.
Que souhaiteriez-vous passer comme message clé aux étudiants de ATS Bio / BCPST / TB et qui pourrait leur être bénéfique ?
La classe préparatoire est une expérience exigeante et complexe mais très intéressante pour le développement personnel. Il est important de profiter de la dynamique de classe et de ne pas s’isoler et de travailler en groupe.
J. A., Sorbonne Université, parcours Sciences de la Vie écologie-évolution
J’ai réalisé 3 ans de classe préparatoire (ma 2e année ayant été surtout passée à l’hôpital) dans l’optique d’intégrer le parcours halieutique de l’école AgroCampus Ouest à Rennes. N’ayant pas réalisé cet objectif principal, j’ai préféré me réorienter à la faculté de Sorbonne Université dans le parcours Sciences de la Vie écologie-évolution pour réaliser mon projet professionnel. Cette licence m’a permis d’explorer différents domaines scientifiques, par exemple la bio-informatique, la microbiologie ou bien l’écologie et la biologie appliqués aux organismes marins.
J’ai pu participer au cours de mon cursus à des unités d’enseignements dans les stations marines de Banuyls-sur-Mer, Villefranche-sur-Mer et Roscoff. Ces expériences m’ont conforté dans mon envie de continuer dans ce secteur professionnel. Souhaitant poursuivre dans la gestion durable et la valorisation raisonnée et raisonnable des écosystèmes marins, je compte m’orienter vers un master en Sciences de la Mer.
L’intérêt selon vous d’être passé par une classe préparatoire :
Vous retrouverez dans beaucoup de témoignages deux arguments principaux : cela développe la rigueur et l’aisance orale. A force de travailler certaines notions elles restent bien ancrées et elles sont un réel socle de connaissance pour la suite des études. La classe préparatoire est également une première étape dans la construction de son réseau professionnel. Vos camarades et vous, vous vous êtes serrés les coudes au moins un an de votre vie !
Que souhaiteriez-vous passer comme message clé aux étudiants de ATS Bio / BCPST / TB et qui pourrait leur être bénéfique ?
Les années en classe préparatoire ne vous mèneront peut-être pas là où vous le souhaitiez initialement mais faites des apprentissages que vous avez reçus une force. La prépa n’est qu’un tremplin pour la suite.